La rentrée 2020 n’est pas celle d’une école dotée de moyens à la hauteur de la fragilisation des élèves après le confinement. Le DASEN a annoncé le plaisir que les élèves et les personnels ont eu à retrouver l’école, toutefois la FSU 46 déplore des manques à venir dans les Réseaux d’Aide aux Eleves en Difficulté (RASED). C’est 5 postes sur 22 qui sont vacants dans le département, alors que ces moyens là sont des moyens importants pour « récupérer » les élèves en carence de scolarisation. Les RASED ne peuvent continuer à se vider : il faut former et recruter !

La FSU46 s’inquiète aussi des difficultés de remplacement à venir dans le 1er degré. Beaucoup de remplaçants ont déjà été bloqués sur des postes pour l’année scolaire, alors que les absences liées aux suspicions de Covid (enfants, conjoint ou soi même) vont aggraver cette situation. Très clairement, si des collègues ou des enfants de collègues sont contaminés, comment va-t-on, avec si peu de moyens, pouvoir mettre un enseignant devant chaque classe ? Pour notre organisation syndicale, le recrutement de contractuels n’est pas une solution, et c’est un pis aller qu’utilise désormais le ministère sans que cela fonctionne sur notre département.


Les difficultés des élèves liées à la fermeture des établissements pendant le confinement n’ont pas été prises en compte non plus dans le second degré. Il n’ y a pas eu d’allègement de programme, les 50000 heures supplémentaires annoncées pour l’aide aux élèves dans l’académie ne représenteront en fait qu’une dizaine d’heures par classe.

Les effectifs sont toujours pléthoriques dans certains établissements, classes en collège à 29-30,
36 en lycée. Le dispositif « devoirs faits » qui se fait en dehors de la classe et en heures supplémentaires est censé remplacé le soutien fait en classe.
La FSU demande des moyens humains dans la durée.

La situation en lycée avec la mise en place de la réforme sur les trois niveaux cette année devient catastrophique : la multiplication des choix de combinaisons possibles pour les EDS (enseignements de spécialité) par les élèves rigidifie complètement les emplois du temps, qui sont en conséquence exécrables pour les personnels comme pour les élèves (toutes les heures de math sur 1 journée par exemple); il n’y a plus assez de plages horaires pour tout mettre et certaines options sont placées le mercredi après-midi (à
Champollion par exemple). Ça coince partout, le lycée étouffe. Et chercher des solutions pour l’année prochaine revient à créer d’autres problèmes : supprimer les groupes donc les dédoublements et les dispositifs d’aide aux élèves? Réduire l’offre de formation donc fermer
des options et limiter le nombre de combinaisons d’EDS possibles?


La situation des AESH empire encore : mutés manu militari sans leur demander leur avis et beaucoup d’élèves à gérer, parfois 5 avec la mutualisation et ce, avec des emplois du temps très complexes dans le cadre du PIAL.


Des personnels ne sont pas remplacés ou ne sont pas encore nommés, parfois pas de co-psy et
d’assistante sociale, personnels indispensables en pleine crise COVID.


La protection sanitaire est réduite au port du masque et à une désinfection quotidienne. La distribution de masques n’a pas été faite pour tous les personnels et les masques adaptés pour personnes fragiles sont distribués en quantité insuffisante.
Pourquoi n’y a t-il pas de gel pour les élèves ni de temps pour le lavage des mains ?
Comment gérer les élèves qui arrivent avec un seul masque pour la journée ? Comment vérifier que le masque est bien lavé ?


La situation est compliquée pour certaines disciplines : en EPS distanciation de 2 mètres « sauf si l’activité ne le permet pas », vestiaires non accessibles… ; en arts plastiques ou sciences, quelle désinfection du matériel partagé par plusieurs classes ?

Si ces situations sont considérées comme normales, il y a des raisons de s’inquiéter pour l’avenir de la jeunesse et la santé des personnels.

Cahors le 4 septembre 2020