Chronique d’une situation que l’administration aurait dû éviter…

Quand au printemps le nom du nouveau chef d’établissement a été annoncé, nous connaissions ses méthodes de management, déjà exercées dans au moins 2 établissements voisins : dénigrement permanent, pressions, menaces etc. qui génèrent souffrance au travail, arrêts de travail, dépressions, et bien sûr dysfonctionnements dégradant les conditions d’étude des élèves… . Pour nous, cette souffrance au travail et les conséquences sur la santé et la vie privée avaient un visage : celui de nos collègues et amis de ces établissements !

Nous savions que l’administration savait. Dans ces établissements, il y avait eu audit, « médiations », visite du CHSCT, avec remise d’un rapport par les collègues consignant dysfonctionnements et pratiques managériales délétères. Alors cette nomination fut vécue comme une provocation. Comment est-il possible de nier ainsi la souffrance des personnels ? Comment est-il possible d’exposer sciemment de nouveaux collègues ?

La mobilisation collective a commencé dès le printemps. Audiences à l’inspection académique avec le SNES-FSU bien sûr et la CGT, information des parents et des élus, grève de 24h. Le 14 juin, l’inspecteur d’académie et un IPR-vie scolaire se déplacent et s’ engagent : une solution sera trouvée, c’est un autre chef d’établissement qui fera la rentrée. Nous respirons.

Quelle surprise la veille de la pré-rentrée de constater que l’engagement n’a pas été tenu ! Ecoeurés par la volte-face et l’hypocrisie de l’administration, qui fait semblant d’ignorer la gravité de la situation dans l’établissement précédent, les personnels, en assemblée générale, vote la grève à partir du 3 septembre. 98% de grévistes le premier jour, puis le deuxième, puis le troisième… Chaque jour nous nous retrouvons ensemble, collège et lycée, pour faire une action, communiquer avec les médias, les élus (qui nous soutiennent), les parents et la FCPE 46 (qui nous soutiennent aussi). Le 3e jour, alors qu’une réunion avec les parents allait commencer, un coup de téléphone de l’inspecteur d’académie annonce la suspension du chef d’établissement ! Grand moment d’émotion. Et larmes de joie aussi de la part de nos collègues de l’établissement précédent, dont la parole était enfin reconnue ! Cette victoire syndicale et collective, c’est aussi la leur.

La rentrée a finalement eu lieu le 6 septembre. Nous pouvons enfin travailler dans des conditions normales à la réussite de nos élèves. C’est tout ce que nous demandions.

Florence Cabrit SNES – FSU