12 février 2021

Communiqué de presse des professeurs du Lycée Champollion de Figeac pour exiger la restitution d’une dotation de moyens suffisante

 

Les professeurs du lycée général et technologique Champollion jugent inacceptable la dotation de moyens prévue par le DASEN pour l’année 2021-20122.

Dans un temps où la situation scolaire est tellement compliquée, notre dotation de moyens est amputée de 20h hebdomadaires pour la rentrée 2021. Ce chiffre implique la suppression de deux postes d’enseignants, ainsi que de deux enseignements : le latin et l’art plastique, ainsi que la transformation d’un poste d’enseignement technologique.

Cette baisse des moyens intervient alors que nos effectifs demeurent constants d’une année sur l’autre. Nous avons besoin de ces 20h par semaine pour fonctionner.

De plus la situation de l’enseignement est appelée à être de plus en plus compliquée, du fait d’une part de la réforme du lycée, imposée par M. Blanquer, qui s’avère très complexe à mettre en place, particulièrement en ce qui concerne la préparation des élèves au nouveau bac. Et surtout, après deux confinements (pour l’instant…), nombre d’élèves se retrouvent dans une situation scolaire très difficile, avec un retard qui s’est accumulé et des habitudes scolaires qui n’ont pas été prises à temps, ou qui ont été perdues. Le ministre avait promis un budget exceptionnel pour l’année prochaine (après plusieurs années où le budget national n’est pas entièrement consommé), afin de remédier à la situation des élèves fragilisés par la crise du Covid: manifestement cette volonté n’atteindra pas Figeac. En réalité le ministre fait des économies sur le dos des élèves et des enseignants, et particulièrement sur les ruraux.

On demande aux lycées de faire toujours plus d’efforts et de sacrifier des enseignements, au moment où la réforme mise en place promettait au contraire de diversifier les parcours et de proposer des offres adaptées à chaque élève. On s’aperçoit en réalité que la doctrine du recteur, contrairement aux engagements pris par son prédécesseur, consiste à délibérément mettre sous pression les établissements ruraux, à exiger la fermeture des options, et à concentrer celles-ci dans une seule ville par département. Ce qui est bon pour les enfants de la ville n’est apparemment pas bon pour les enfants de la campagne ; l’ouverture culturelle, les formations d’excellence ? cela ne doit pas concerner les Figeacois…

Au point de vue national, le ministre supprime 1800 postes d’enseignants pour les remplacer par 1847 équivalents temps plein en heures supplémentaires : c’est la même logique à l’échelle de notre académie, remplacer des postes pérennes par des heures supplémentaires pour les personnels déjà en poste. Le lycée Champollion n’échappe pas à la règle : on supprime les postes existants, avec des collègues dessus, qui font leur vie parmi nous dans le Figeacois, et on impose aux autres des heures supplémentaires qu’ils ne veulent pas ou ne peuvent pas forcément assumer. A une époque où le chômage progresse, et est appelé à progresser encore, le ministère choisit de concentrer le travail en surchargeant des professeurs qui subissent toujours plus de pression.

Les professeurs du lycée Champollion sont mobilisés pour exiger la restitution des 20h indûment retirées, pour la protection des postes existants et d’une offre éducative riche.