Cette année encore dans la presse et sur les ondes c’est la rengaine d’une rentrée « normale » où tout se passerait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Malheureusement, la réalité est tout autre. Si les enseignants de collège et lycée sont contents de retrouver tous les élèves « en présentiel », ils savent aussi qu’un an et demi de crise sanitaire n’a pas permis un apprentissage « normal » et a encore accentué les inégalités entre élèves. Ils ont besoin d’aide, de travail en petits effectifs pour des méthodes variées, pour une remédiation. Alors le refus du Ministère de revenir sur les suppressions de poste (- 14 ETP dans le Lot) et sur la baisse des moyens passe mal. La réalité c’est toujours plus de classes à 30 ou 31 en collège (Gambetta, Gourdon, Luzech…), à 35 ou 36 en lycée (Cl Marot, Saint-Céré…), à tel point que les emplois du temps de certains établissements sont encore compliqués par le manque de salles assez grandes pour ces classes à effectifs pléthoriques ! Comment aider les élèves dans ces conditions ? Et comment inclure vraiment les élèves handicapés ? D’ailleurs, même le seuil de 10 élèves en ULIS (unités localisées pour l’inclusion scolaire) est allègrement dépassé.

A l’inverse des effectifs, l’offre de formation est en baisse : les options disparaissent faute de moyens, ou survivent a minima avec 1h30 ou 2h par semaine au lieu des 3h dues, ou encore au prix de regroupements de plusieurs niveaux dans la même classe.

Au lycée, la réforme Blanquer continue ses dégâts, avec un bac de plus en plus local. Or le renvoi au local de l’évaluation amplifie les inégalités et met élèves et enseignants sous la pression d’une évaluation permanente. Le poids du lycée d’origine va de plus marquer durablement le destin scolaire des élèves, comme l’a déjà montré Parcoursup. Comment croire que le « Protocole local d’évaluation » annoncé par le ministre permettra de donner un cadre national au contrôle continu ?

 

Autre problème : les postes d’enseignants ne sont pas encore tous pourvus dans notre département. Il manque aussi des Psy-EN, des AED, des gestionnaires… Et il n’y a eu aucun recrutement d’assistantes sociales, d’infirmières, de médecins scolaires malgré les besoins croissants d’équipes pluridisciplinaires pour venir en aide aux élèves en ces temps de crise.

 

Plusieurs établissements s’étaient mobilisés au printemps dernier pour exiger plus de moyens (Gourdon, Martel, Vayrac, Bretenoux, Gambetta-Cahors…) et les personnels du collège de Luzech étaient en grève le 6 septembre dernier pour demander l’ouverture d’une division supplémentaire en 4e au vu des effectifs à 31-31-30. Ils ont obtenu une dizaine d’heures en plus pour quelques dédoublements mais le rectorat refuse l’ouverture d’une classe. Cela prouve que la mobilisation paye mais aussi qu’un établissement seul ne peut pas tout.

Une mobilisation collective d’envergure est

indispensable pour exiger une autre politique éducative.

Soyons nombreux en grève et dans la rue le 23 septembre, pour nos élèves, nos conditions de travail et nos salaires. Et pour demander l’abrogation de la réforme du lycée et le retour à un bac national et terminal, seul garant de l’égalité des élèves sur tout le territoire.