Fin d’année dans le second degré

La fin de l’année est habituellement chargée et stressante, mais cette année bat des records. En lycée les épreuves des enseignements de spécialité (EDS), placées début mai donc en cours d’année, ont désorganisé les établissements dès la rentrée des vacances avec 2 voire 3 jours sans cours qui ont commencé à démobiliser tous les élèves, puis il a fallu pour les correcteurs assurer en même temps que les cours habituels la correction de ces épreuves, les épreuves blanches de Grand oral, les dernières copies du 3e trimestre, le remplissage des bulletins et des livrets scolaires, les conseils de classe (et leur préparation pour ceux qui étaient aussi professeurs principaux !), la préparation et le passage des épreuves de capacités expérimentales (ECE) pour les collègues de SVT et de physique-chimie… N’en jetez plus la coupe est pleine !

Le SNES-FSU est intervenu pendant des semaines pour exiger une décharge de cours pour les corrections et le ministère a concédé in extremis un forfait de 4 demi-journées libérées. Cette avancée à mettre au crédit de l’action syndicale a sans doute évité le burn-out des collègues mais pas le stress devant le cumul des tâches et la désorganisation : en matière d’enseignement on nous annonçait la reconquête du mois de juin, on aboutit dans les faits à la perte du mois de mai !

Qu’est-ce qu’avait promis JM Blanquer en présentant sa réforme du bac déjà ? Ah oui : simplification et diminution du stress de fin d’année…

En collège, la situation n’est guère meilleure. Après les multiples absences perlées des élèves dues au COVID, particulièrement pendant la vague de janvier-février, beaucoup d’élèves ont perdu pied et sont démotivés, les incivilités en classe et dans les établissements se multiplient.

Il est très difficile de faire cours et les personnels sont épuisés après 2 ans d’efforts pour tenir le navire à flots, alors même que le ministère est resté sourd aux alertes réitérées des collègues et du SNES-FSU sur la nécessité d’octroyer des moyens supplémentaires pour venir en aide aux élèves. Ce ne sont pas les quelques heures de « Devoirs faits » qui ont pu réparer 2 ans sous crise sanitaire ! Le manque de remplaçants ne fait qu’ajouter au problème, avec des élèves sans professeur pendant plusieurs semaines parfois et/ou sans AESH, ce qui accentue encore les difficultés habituelles de l’inclusion dans des classes à 30 ou 31.

L’obstination du ministère à faire comme si tout allait pour le mieux dans les classes, à préparer encore
une rentrée sans aucune aide pour les élèves, aggrave évidemment l’épuisement et le mal-être des personnels.

Dans ce contexte d’urgence pour nos conditions de travail et le service public d’éducation, les mobilisations seront nécessaires quel que soit le résultat des élections législatives. Pour nos métiers, pour nos salaires, pour nos retraites, le SNES-FSU continuera à faire entendre la voix des personnels.