Encore une rentrée « techniquement réussie » et pourtant dans le Lot il manque des AED (surveillants), des AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap), des gestionnaires… Y aurait-il un rapport avec les salaires trop bas ? Sans revalorisation conséquente, le recrutement sera de plus en plus difficile !

Force est de constater aussi qu’il n’y a pas « un professeur devant chaque classe ». Beaucoup de titulaires remplaçants sont déjà positionnés sur des postes à l’année, le nombre de contractuels recrutés dès la rentrée a augmenté, mais malgré cela il manque encore des professeurs dans les établissements. On en avait compté plus de 20 sur les 10 établissements qui nous avaient répondu dès la première semaine ! La DSDEN a beau expliqué qu’il s’agit de besoins créés par des situations de dernière minute, nous savons que cela concerne aussi des départs vers d’autres fonctions, des congés formation ou maternité, tout à fait prévisibles. De nouveaux recrutements de contractuels ont été effectués depuis ou sont en cours mais à ce jour des difficultés demeurent, particulièrement en français, physique-chimie et histoire-géographie. Etonnamment, avec la suppression de la technologie en classe de 6e, les manques dans cette discipline ont fortement diminué par rapport à la rentrée 2022… Un exemple symptomatique de « solution » à court terme qui prive les élèves d’un enseignement indispensable à la compréhension du monde d’aujourd’hui et qui dégrade encore les conditions de travail des professeurs. Alors même que le métier n’attire plus (1800 postes non pourvus aux concours) du fait des conditions de travail et des salaires trop bas.

Le remplacement de courte durée par des enseignants de l’établissement, via le Pacte imaginé par le président, ne règlera pas les problèmes. Car malgré les beaux discours, il ne s’agit pas de remplacer un professeur de maths par un autre professeur de maths qui saurait où en sont les élèves (c’est pratiquement impossible au pied levé et du fait des emplois du temps). Dans le département, on a déjà quelques exemples permettant de voir ce que cela peut donner concrètement : des élèves en autonomie devant des ordinateurs ou suivant un cours d’une discipline qu’ils n’ont même pas au programme ! Heure d’étude réinventée ou heure de découverte, pourquoi pas, mais que le gouvernement n’appelle pas cela du remplacement des heures de cours perdues ! D’ailleurs le Pacte ne prend pas, on est loin des 30% de contrats signés sur lesquels tablait le ministère. Les enseignants ne sont pas dupes de ce retour du « travailler plus pour gagner plus », alors même que les services du ministère reconnaissent qu’ils travaillent en moyenne 43h par semaine. Ce qu’ils attendent et ce que les SNES-FSU défend, c’est une revalorisation pour toutes et tous sans conditions, simple reconnaissance de leur engagement pour le service public d’éducation. Et le recrutement de titulaires supplémentaires pour effectuer du vrai remplacement !