Il apparait de plus en plus clairement aux yeux de tous que le projet éducatif version Gabriel Attal est profondément régressif et tourne le dos à l’ambition de faire réussir tous les jeunes.

La réforme du lycée professionnel c’est 7 semaines (203 heures) d’enseignement en moins pour les élèves, c’est réduire les ambitions scolaires des élèves les plus fragiles aux seuls besoins économiques du territoire, donc les assigner à résidence géographique et sociale.
La réforme du collège qui s’annonce va dans le même sens : les groupes de niveau en maths et en français, c’est du tri scolaire et social. Ils sont présentés comme temporaires mais dans les faits les changements de groupe seront très rares, ne serait-ce que parce que pour obtenir des places dans le groupe des « plus forts » il faudra que des élèves de ce groupe « descendent » dans le groupe plus faible… Cela aura aussi pour conséquence l’éclatement du groupe classe dont on a déjà vu les effets délétères au lycée : pertes de repères pour les élèves, éclatement des équipes pédagogiques qui empêche le travail en commun, difficultés de suivi des élèves par les vies scolaires… Et puis c’est une réforme du collège à moyens constants donc pour faire faire plus de maths et de français aux élèves en difficulté, on leur supprimera des matières jugées non essentielles…

Le diplôme du brevet (re)deviendrait obligatoire pour rentrer au lycée et les 10% de recalés (si l’on s’en tient aux taux d’échec actuels au DNB) auraient la possibilité d’intégrer une classe « prépa-lycée », implantée en lycée. Cela aboutirait forcément à la mise en place d’une classe de relégation, stigmatisante et n’offrant surtout aucune garantie sur le fait que ces élèves puissent poursuivre les études de leur choix en Seconde générale, technologique ou professionnelle, vu que le système actuel d’affectation réserve les places prioritairement aux élèves de Troisième.

Oui, vraiment, c’est à un formidable retour en arrière que ce jeune ministre prépare l’école.
Mais le SNES-FSU refuse d’enterrer la démocratisation scolaire. Nous avons d‘autres propositions pour résoudre les difficultés actuelles : il faut enfin mettre les moyens pour diminuer drastiquement les effectifs par classe et remettre en place des dédoublements afin de pouvoir travailler autrement avec les élèves ; il faut construire des programmes cohérents entre eux sans être pléthoriques ; il faut améliorer la formation initiale et continue sur le temps de service et lutter contre la crise de recrutement par une revalorisation sérieuse. Nous continuerons à nous battre avec la profession pour la réussite et l’émancipation de tous les élèves.