Les annonces du 20 avril

Comme sur les retraites Emmanuel Macron passe en force sur le pacte. Au mépris de l’opposition de toutes les organisations syndicales, il annonce la mise en place du pacte qui conditionne des mesures salariales à des nouvelles missions. Ce n’est donc pas une revalorisation ! Le pacte va aussi alourdir notre charge de travail, aggraver les inégalités femmes-hommes, dénaturer nos métiers en remettant en cause notre liberté professionnelle (voir notre article : libertés professionnelles gagées) tout en constituant une lourde menace pour nos statuts ! Le SNES-FSU exige l’abandon du acte et appelle les collègues à ne pas signer le pacte !

Quelles missions ?

Il concerne les professeur·es, les CPE et les Psy-ÉN mais le ministère est en grande difficulté pour identifier des missions pour ces catégories. Pour les CPE, le risque est grand qu’il vienne remettre en cause les équilibres trouvés par la circulaire de missions de 2015.

Le pacte fonctionne en brique qu’il est possible de cumuler. Il existe une mission qui entre dans une brique de 18h, des missions qui entrent dans des briques de 24h chacune et des missions forfaitaires, non quantifiables.

  • la mission « remplacement de courte durée » (RCD) correspond à une brique de 18h. Emmanuel Macron et Pap Ndiaye ont érigé cette mission au rang de priorité, si bien que ces remplacements sont la porte d’entrée dans le pacte. Les besoins devront obligatoirement être couverts au niveau de l’établissement. Le ministère confirme que le chef d’établissement devra « saturer le RCD » avant de répartir les autres missions. Cela confirme la forte pression sur le suivi de ces remplacements. Il n’est certainement pas anodin que le ministre évoque, le 21 avril, sur France Inter, un logiciel de suivi et organisation de ces remplacements (bientôt un Andjaro dans le 2d degré ?). S’engager dans le pacte et donc dans les remplacements de courte durée, c’est une charge de travail supplémentaire, mais aussi des contraintes très fortes : au regard du suivi évoqué et de l’affichage politique recherché, nul doute que les remplacements au pied levé seront synonymes de pression au mépris de l’emploi du temps professionnel, voire personnel des professeurs.
    Emmanuel Macron fait fi de toutes les considérations pédagogiques et organisationnelles : il fait porter sur les enseignant-es déjà en poste la responsabilité d’assurer des remplacements que l’institution elle-même ne se met pas en capacité d’assurer, faute de recrutements. Quel cynisme !…