Lorsque nous sommes partis en congés d’été, le message fort sorti des urnes était clair : le renforcement des services publics, l’urgence d’une revalorisation des salaires, l’abrogation de la dernière loi sur les retraites, la reconnaissance de l’engagement de toutes celles et ceux qui œuvrent à garantir l’accès aux services publics. Mais personne à l’Élysée n’a entendu ce message. Jusqu’à quand va durer ce déni démocratique avec cette inertie présidentielle ? Les encadrants du Ministère déploient une grande partie du Choc des savoirs, mesures d’un autre temps basées sur des injonctions, alors qu’elles ne répondent en rien aux enjeux de l’école d’aujourd’hui. C’est donc dans une totale illégitimité politique que se fait cette rentrée. 

 

Les moyens stagnent, les postes manquent, les classes ferment, le métier de professeur des écoles n’attire plus. Cette année, très vite, les moyens de remplacement ordinaires vont manquer, les dispositifs inclusifs sont trop souvent occupés par des personnels non formés, et certains groupes classe seront trop nombreux. Dans un contexte de dévalorisation d’une profession qui subit le déclassement salarial et une dégradation continue de ses conditions de travail, le sous-investissement chronique rend notre système éducatif fébrile.  Pour la République, l’école publique mérite mieux. Il est urgent de fournir aux enseignants les moyens de travailler et de redonner du sens à leur métier. Cela passe par une formation de qualité, des recrutements suffisants et une véritable politique d’attractivité du métier.

D’ailleurs, l’application de la loi Rilhac à laquelle nous sommes opposés avec une évaluation de la docilité des directeurs n’aide pas à créer des vocations.

 

Heureusement, hier, nous avons été rassurés de découvrir qu’il n’y avait aucune classe primaire à plus de 23 élèves dans l’académie, grâce au passage sur France 3 du recteur. Décidément nous devons avoir des soucis pour le comptage en dépit de nos nombreuses années passées à faire des calculs, puisqu’il nous semble que rien que dans le Lot il y en a une vingtaine.

 

Intervention pour le SNEP-FSU

En ce jour de rentrée, deux points inquiètent particulièrement les professeurs EPS :

-le 1er est hélas récurrent : le nombre de postes non pourvus à l’issue du mouvement intra académique. En effet, pour la 3ème année consécutive, les postes en EPS du département ne sont pas pourvus d’enseignants titulaires seuls garants d’une continuité pédagogique. L’emploi de contractuels toujours plus important dans notre département, ne parvient pas, à ce jour, à couvrir l’ensemble des besoins.

Il est temps de calibrer correctement les besoins des départements et de les faire remonter au niveau du rectorat car ce sont toujours les départements ruraux qui pâtissent de ce calibrage au rabais.

-le 2ème point qui nous préoccupe est le recrutement du directeur départemental UNSS pour notre département.  Ce matin, vous nous avez appris qu’un recrutement était prévu au 1er octobre, et c’est une bonne nouvelle, mais, en attendant, cette mission à temps complet est assuré par l’ancien directeur qui est déjà en poste face aux élèves. 

Notre département est très dynamique tant sur le nombre de licenciés que sur les activités variées proposées à nos élèves. L’UNSS est, ne l’oublions pas, un lieu de réussite scolaire pour nos élèves. Il serait fort dommageable que son organisation soit perturbée voir non réalisée du fait de l’absence de DDUNSS. 

Dans le second degré en général, nous n’avons pas encore les retours de tous les établissements mais on peut déjà dire qu’il n’y aura pas un professeur devant chaque classe, malgré les contractuels déjà recrutés. Ainsi les collègues nous ont signalé plusieurs manques à la pré-rentrée : 

–       Au lycée Cl Marot à Cahors : un BMP de 10h en NSI, 11,5h en SES, 4,5h en Biotech et des inquiétudes sur des remplacements à venir ;

–   Au lycée  Champollion à Figeac : un poste d’EPS LGT/LP, un BMP de 9h en Maths et en Lettres, 1 BMP Maths/Sciences en LP, et également des incertitudes quant au remplacement de mi-temps à venir ;

– A la cité scolaire Léo Ferré de Gourdon : un BMP de Musique au collège, un BMP Maths/Physique au LP ;

– Au collège de Salviac : un demi-poste de Lettres, un BMP de 6h en HG, un BMP d’anglais ;

– Au lycée de St-Céré : un BMP d’ Espagnol ;

– Au collège de Lacapelle : 1 demi-poste de maths, d’anglais et de lettres ;

– Au collège de Puy l’Évêque : un poste d’EPS ;

– Au collège de Latronquière : pas de professeur de musique ni de techno pour le moment.

On nous signale également des tensions sur les effectifs : secondes à 36 à Cl Marot, série technologique STI à 32 à Champollion, 3e très chargées à Gambetta et O de Magny alors que chaque année des élèves arrivent en cours d’année…

Autre sujet d’inquiétude, le manque de personnel social, médical et psy-EN, pourtant tout aussi indispensable à la réussite et à l’épanouissement des élèves : au collège de Lacapelle il n’y a pas d’infirmière, au collège Gambetta il n’y a pas de médecin scolaire et pas de Psy-EN, au collège Masbou de Figeac et au lycée Monnerville pas d’assistante sociale.

Enfin des postes administratifs n’ont pas été pourvus : à Gambetta encore, un demi-poste de secrétariat n’a pas été renouvelé et à l’intendance 3 postes sont non pourvus. Au lycée Cl Marot il manque un mi-temps à l’intendance et un mi-temps de secrétariat de direction, ainsi que 2 postes d’agents au service général.

Désolée pour cette longue liste mais la crise du recrutement, ce n’est pas une idée abstraite, cela a des conséquences très concrètes sur les apprentissages des élèves.

Une bonne nouvelle tout de même : la grande majorité des équipes de collège a refusé de trier les élèves dès la 6e et donc de mettre en place les groupes de niveaux. La mise en œuvre du « Choc des savoirs » est largement rejetée par la profession, refusant l’abandon des acquis de 50 ans de démocratisation qui toucherait en particulier les élèves des milieux populaires.

Il n’en reste pas moins que la multiplication des groupes rend plus difficile l’organisation de la semaine et le travail des AED, toujours plus sollicités alors même que les vies scolaires en collège sont très largement en tension depuis des années. Le SNES-FSU revendique que les moyens soient mis dans les classes pour réduire les effectifs, ce qui en outre améliorerait les conditions de l’école inclusive.

Plusieurs établissements nous ont fait remonter une baisse des heures Devoirs faits et des HSE en général : des examens blancs, des remplacements, des préparations au Grand Oral et autres projets pédagogiques risquent de ne plus se faire. Serait-ce pour forcer la main des enseignants sur le Pacte ? Les enseignants du public ont largement refusé les Pactes l’an dernier (76%), leur nombre a de toute façon déjà bien diminué : c’est de moyens pérennes pour des projets pérennes dans tous les établissements dont le service public d’éducation a besoin ! C’est une École pour la réussite de toutes et tous, de l’émancipation par les savoirs, avec des personnels revalorisés et respectés qui doit être construite.